À Shakila, et à tou.te.s celles et ceux qui soutiennent dans l’ombre
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Aujourd’hui, le 16 août, c’est l’anniversaire de ma sœur.
Cette date est une invitation à m’arrêter, à écrire, à dire ce qui d’ordinaire reste dans les non-dits. Non pas pour exposer ce qui nous appartient, plutôt pour rendre hommage à ce que ces derniers mois ont éveillé en moi : la force tranquille d’un lien fraternel, le pouvoir d’une présence qui soutient et l’élan que cela me donne pour avancer.
De par nos 7 ans d’écart, Shakila et moi n’avons pas tracé les mêmes chemins. Nos choix de vie, nos métiers, nos rythmes, tout semble différent. Et pourtant, au cœur, il y a ces points communs indiscutables : l’autonomie comme boussole, l’indépendance comme horizon, la détermination à briser les codes, à refuser les places toutes faites pour inventer les nôtres. Une énergie qui n’écrase pas mais qui inspire, qui sait rester respectueuse tout en défendant ses convictions. Un militantisme assumé, jusque dans le cadre professionnel, au service de la diversité, de l’inclusion et de la justice.
Ces 78 jours gravés
Shakila,
Ces soixante-dix-huit jours passés ensemble en début d’année ne se résument pas. Ils se vivent, ils se gravent et ils laissent derrière eux quelque chose qui ressemble à un ancrage.
Nous avons partagé un quotidien simple, presque ordinaire et pourtant extraordinairement riche : les expériences de jus de légumes et fruits tout juste sortis de l’extracteur, les multiples recettes healthy ou pas, les conversations qui se prolongent après le dîner, les éclats de rire qui résonnent dans la cuisine quand tu tentes en vain de m’apprendre à devenir un king sur Instagram, les silences qui disent tout sans avoir besoin de mots.
Et puis il y a eu le Ramadan. Vivre ce mois à tes côtés a été bien plus qu’un retour à une tradition. C’était renouer avec la spiritualité de la communauté dans laquelle je suis né, retrouver le rythme du jeûne, la lenteur méditative de l’attente, la joie des repas partagés après la prière. Au-delà de la religion, c’était un rappel puissant : le corps et l’esprit trouvent un équilibre dans la régularité, dans les rituels qui apaisent et recentrent. Ma santé physique et mentale en ont ressenti les effets, profonds et durables.
Tu as ouvert ta porte et ton quotidien sans réserve. Tu m’as offert un espace où je pouvais être pleinement moi, dans mes forces comme dans mes fragilités. Pas besoin de jouer un rôle, pas besoin de craindre le jugement. Et dans cette confiance, quelque chose s’est reconstruit. J’ai retrouvé un “nous” que je croyais dispersé, éparpillé par le temps et la distance.
Quand un lien devient universel
Ce que nous avons partagé, chacun peut l’expérimenter — avec un frère, une sœur, un ami de longue date ou quelqu’un rencontré par hasard et qui devient essentiel. Ce n’est pas la nature du lien qui compte, c’est sa qualité.
Avoir autour de soi une ou plusieurs personnes capables de vous accueillir tel que vous êtes change la manière dont nous traversons les tempêtes. Le soutien ne résout pas tout, mais il rend les pas plus sûrs. Il permet de relever la tête, de reprendre son souffle, de repartir.
Alors, si vous avez dans votre vie quelqu’un qui vous accueille sans masque, qui vous écoute sans juger et qui vous pousse à devenir la meilleure version de vous-même… Dites-le-lui.
Ne gardez pas cette gratitude pour plus tard. Les relations qui nous élèvent méritent d’être célébrées de leur vivant, dans la lumière et pas seulement dans nos pensées.
Et c’est aussi dans cet élan que ce site a vu le jour. Parce que derrière chaque projet, il y a des mains invisibles qui poussent, encouragent, rappellent que nous pouvons avancer même quand tout n’est pas encore parfait. Ce site, comme moi, est en construction. Et c’est très bien ainsi.
Pour toi, Shakila
Shakila, merci pour ta présence, ton énergie, ton regard toujours droit. Merci de m’avoir rappelé que la force et la douceur peuvent cohabiter, que l’indépendance n’exclut pas la solidarité et que les racines ne sont pas là pour retenir mais pour soutenir.
Je te souhaite un anniversaire lumineux, à ton image.
Je t’aime.
Je t’aime aussi. Dans tes succès et dans tes doutes. Aujourd’hui et à jamais.
Ta sœurette.