Et si, parfois, il fallait vraiment tout arrêter ?
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Il y a sept mois, je suis parti.
Pas pour trois jours, pas pour trois semaines. Pas pour « souffler un peu » avant de reprendre comme avant.
Je suis parti pour de vrai.
Plus de chez moi, plus d’adresse fixe, pas de plan ou presque.
Juste une valise, un sac, un billet pour l’Île Maurice déjà pris.
Et, avant de m’envoler, quelques jours à Montpellier — un point pratique, une opportunité de dernière minute, un accueil inattendu et le plaisir de renouer avec une famille que je n’avais pas vue depuis longtemps.
Tout est allé vite. Un appel de ma sœur, quelques mots simples mais qui m’ont traversé :
« Viens te ressourcer auprès de moi. »
Trois jours plus tard, une sous-loc trouvée presque par hasard sur Facebook.
Et ce sentiment : il fallait dire stop. Stop pour de vrai.
Quitter pour respirer
Qu’ai-je quitté, au juste ?
Je ne sais pas. Et c’est peut-être ça qui compte : ne pas savoir.
J’ai quitté mes habitudes, mes doutes, mes croyances.
J’ai quitté le poids des charges et des factures, l’obligation de faire pour survivre.
J’ai choisi l’horizon plutôt que l’habitude, la légèreté plutôt que l’enfermement.
Je me suis quitté, moi.
Et dans ce vide, j’ai retrouvé un souffle.
Sur les routes
J’ai vu la mer et l’océan.
Je me suis baigné dans les lacs, les étangs.
J’ai traversé des fleuves et des forêts, des rivières et des vallées.
J’ai roulé sans prendre l’autoroute, comme pour m’obliger à ralentir.
Je me suis arrêté dans des cafés de villages, où des visages inconnus sont devenus des haltes, des rencontres, parfois des compagnons d’un instant.
La liberté avait un goût nouveau. Moins de factures, plus de respiration.
Faire ce que je voulais, et non ce que je devais.
Intérieur et intime
Le voyage, ce n’était pas seulement des paysages.
C’était aussi la solitude, les retrouvailles, les relations anciennes et nouvelles, parfois amicales, parfois plus intimes. Je n’ai pas envie de mettre ça sous silence : la sexualité, les tabous, les plans sans lendemain… tout ça fait aussi partie du vivant, de ce qui relie, apaise ou bouscule.
C’était accepter l’aide — chose difficile pour moi. Apprendre à recevoir, alors que j’ai toujours voulu donner.
C’était porter avec moi un objet-totem, le signe d’une relation forte, d’un lien qui m’a soutenu dans la tempête.
C’était aussi avoir peur. Souvent. La fatigue, l’épuisement de ne plus avoir de chez soi, de dépendre des autres.
Mais la peur forge. Elle oblige à trouver en soi une énergie brute.
Un itinéraire sans plan
Au retour de Maurice, il y eut Bruxelles pour la convention européenne dōTERRA, puis Paris, puis la route.
Rennes, Morlaix, Lannion, Lorient, Angers, Orléans, Bourgogne, Vercors, Nice, Vallauris, Aix, Montpellier, Laissac, Toulouse, Clermont, Ambert, Savoie, Creuse, Allier, Deux-Sèvres…
Et d’autres encore.
Une énumération presque vertigineuse, un carnet de timbres sur une enveloppe sans adresse.
Ce que j’ai appris
Que parfois, dire stop n’est pas un caprice mais une nécessité vitale.
Que la vitalité, ce n’est pas seulement une affaire de corps en forme, mais d’âme qui respire et d’esprit qui s’apaise.
Que la reconversion n’est pas qu’un mot tendance, mais une façon de ne pas foncer dans le mur.
J’ai compris aussi que partager, même dans ce qu’il y a de plus intime, c’est une façon de digérer, de transformer.
Écrire sans fard, sans artifice.
Dire simplement : voilà ce que j’ai traversé, peut-être que ça résonnera chez toi aussi.
Et maintenant ?
Ce texte est une introduction.
Au fil des semaines, je veux raconter davantage : des récits, des confidences, parfois des poèmes, parfois des conseils de vitalité « on the go », toujours sincères.
Pas pour me mettre en avant, mais pour ouvrir des chemins, pour que d’autres puissent y trouver un écho.
Sept mois sur les routes m’ont appris une chose : la vie ne reprend jamais « comme avant ». Elle se transforme.
Et j’ai envie de partager cette transformation.